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Violence enfantine, crimes et délinquance: L’élève-enfant: victime ou bourreau?

Zeineb GOLLI |


Les avis convergent et divergent : certains réclament de punir un élève-enfant, d’autres, en revanche, prennent la défense des élèves, même s’ils sont fautifs au motif que ce sont des enfants victimes du système et du milieu dans lequel ils vivent

Les incidents choquants, qui ont récemment eu lieu, se sont accrus de manière   indécente et révoltante. Ce gâchis nous amène, d’ores et déjà, à poser la problématique suivante: l’élève est-il victime ou bourreau? Où est l’issue?  Et enfin, quelles solutions peut-on proposer pour lutter contre les agressions et les crimes qui deviennent de plus en plus fréquents dans les établissements scolaires et secondaires?

Les avis convergent et divergent : certains réclament de punir un élève, enfant, d’autres, en revanche, prennent la défense des élèves, même s’ils sont fautifs au motif que ce sont des enfants victimes du système et du milieu dans lequel ils vivent. Un doigt accusateur est tout particulièrement pointé sur les parents qui ont élevé leurs enfants dans un climat de terreur et de violence. En effet, les querelles des parents auxquelles ils ont assisté, les disputes dans le quartier, la vulgarité dans les rues, ainsi que le contenu violent de certains programmes télévisés influencent négativement le comportement des enfants.

Ayant été témoins des manifestations et des troubles sociaux survenus pendant et après la  Révolution de 2011, la plupart des enfants ont grandi dans un climat marqué par  la violence dans les sphères publique, politique…., à l’instar des lynchages, des assassinats politiques …..

Culpabiliser l’élève uniquement, serait injuste, d’autant plus que ce dernier subit le diktat de la réussite scolaire à tout prix: il est censé, du matin au soir, réviser des leçons, passer des épreuves et suivre des cours particuliers pour obtenir de bons résultats scolaires. Toutefois, il serait injuste de tout mettre sur le dos des parents, sous prétexte qu’ils sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Ces derniers rentrent épuisés après une longue journée de travail et ont du mal, par conséquent, à remplir adéquatement leur rôle de parents dans l’éducation de leurs enfants.

Le dialogue se fait de plus en plus rare et les rapports deviennent distants et froids. Les enfants vont combler ce vide affectif en passant la majorité de leur temps à surfer sur internet et en se faisant des amis avec lesquels ils partagent leurs premières expériences : première cigarette, consommation de drogues….

colère, haine et…vengeance !

Cette réalité amère s’explique par les mauvaises fréquentations de l’enfant qui est de nature très influençable.

En fait, si on apprend à son fils, dès son jeune âge, à faire de la musique, à bouquiner, à assister à des pièces théâtrales, ce dernier grandit, systématiquement, dans un milieu de quiétude, de richesse culturelle et intellectuelle et dans le respect et la discipline. Ceux qui, par contre, passent leur temps dans la rue finissent par intérioriser la violence.

Nul ne peut nier que  la vie des enseignants est jalonnée de stress et de pression. Cela les rend irascibles et colériques. L’élève doit donc en subir les conséquences: punitions, avertissements, reproches, humiliation…. Un minimum d’entente et de complicité devrait régner en vue de créer une atmosphère paisible, basée sur l’amitié et la tolérance, occultant ainsi toute forme de désenchantement. La communication et l’interaction verbales sont réellement très importantes : elles permettent de mieux consolider et de raffermir les relations entre l’élève et son enseignant.

Les tentations ne sont, certes, pas l’apanage des grands : elles concernent surtout les enfants, hantés par l’achat et la consommation. Les parents sont aujourd’hui incapables de subvenir aux besoins excessifs de leurs enfants. Qui aura les plus beaux vêtements ? Le plus beau téléphone ? Les plus belles lunettes ? Cela crée finalement des tensions, qui peuvent pousser à l’acte, entre les enfants qui peuvent obtenir ce qu’ils veulent et ceux qui n’en ont pas les moyens.

Il faut, en guise de conclusion, prendre en considération la fragilité des ces derniers, trop susceptibles, trop sensibles et trop manipulables en vue de mettre fin aux actes de violence qui découlent d’un trop-plein de frustration, d’amertume, d’incompréhension…. Il faut surveiller et conscientiser ces derniers, dès un âge précoce, les sensibiliser afin de faire d’eux des êtres matures, respectueux des autres et responsables de leurs actes. 

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